Pourquoi les mutuelles augmentent-elles en 2021 ?

Dans le contexte Covid, alors que les assureurs de la santé auraient fait des économies considérables, beaucoup d’assurés ont pu remarquer une augmentation de leurs cotisations mutuelle en 2021. Mais quelles sont les causes réelles de ces augmentations ? Les mesures mises en place par l’exécutif, comme la « Taxe Covid », « PLFSS » sont peut-être des termes qui vous parlent, mais ne sont pas les seules raisons. Découvrez dans l’article ci-dessous les raisons de ces augmentations.
Le réel coût du « reste à charge zéro »
100% santé, une promesse électorale de E. Macron
Parmi les causes de cette hausse des prix, on compte la réforme "100% santé" mise en place en 2020. Elle prévoit le "reste à charge zéro" pour certaines lunettes, prothèses auditives et prothèses dentaires. Ainsi, les adhérents mutuelle qui choisissent les soins et appareillages du “panier A”, 100% Santé, n'ont plus à supporter les frais des ces équipements car ces derniers sont pris en charge à 100% par l'Assurance maladie (régime obligatoire) et le régime complémentaire (mutuelle).
Coût de sa mise en place
En janvier, Capital estimait déjà que cette réforme pourrait susciter, en rythme de croisière, "de 200 à 300 millions d’euros de dépenses supplémentaires par an". "Si bien qu’une hausse des cotisations dès 2021, et encore plus en 2022, semble inéluctable", d'après le magazine.
Le coût de cette réforme ayant été chiffré à plus de 250 millions d'euros, il n'est pas impossible que les assurés voient leur
Les profils les plus impactés
Les seniors sont les plus touchés avec des augmentations qui dépassent parfois les 14%, selon une étude du comparateur Meilleurassurance.com révélée mardi 6 octobre par Europe 1 et Le Parisien. Pour les contrats "renforcés" choisis par 20% de cette population âgée, le tarif moyen national, qui s'élevait à 2 560 euros l'an dernier, "est passé à 2 871 euros, soit une inflation de... 12,1% !", selon Le Parisien.
L’impact de la Covid-19
2 milliards d’euros économisés pendant la pandémie par les mutuelles ?
D’après le gouvernement, en raison de la crise sanitaire et du confinement qui s’en est suivi, les mutuelles auraient économisé plus de 2 milliards d’euros. Pour l’économiste Frédéric Bizard, ce montant pourrait même monter à 3 milliards d’euros. Des chiffres difficilement confirmables, surtout lorsque l’on sait que l’économie s’est faite sur des soins non pas annulés, mais reportés.
Quoi qu'il en soit, c’est sur la base de cette économie que l’état a mis en place une « Taxe Covid » de 1 milliard d’euros en 2021, puis 500 millions en 2022, pour redresser les finances de la Sécurité sociale.
Sécurité sociale : la dette s’est creusée
En raison notamment de la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19, la dette de la Sécurité Sociale s'est davantage creusée ces derniers mois. Fin 2020, la dette de la Sécurité Sociale devrait s'élever à plus de 44 milliards d'euros. Il n'est donc pas impossible que certains soins médicaux soient moins bien remboursés par la Sécurité Sociale à l'avenir.
Malgré les promesses (un peu forcées par les pouvoirs publics, il faut bien le reconnaître) faites par les mutuelles de ne pas augmenter leurs tarifs du fait de la mise en place du 100% santé et de ne pas répercuter la taxe Covid sur les assurés, force est de constater que l'immense majorité des contrats de mutuelle ont encore vu leur tarif augmenter. En effet, il s’agirait de +4% selon l'UFC que choisir sur les contrats des particuliers (+2,6% selon la Mutualité Française). On peut néanmoins s’étonner du fait que les augmentations moyennes observées sur les contrats individuels soient du même ordre que la taxe covid : environ 2.8% des cotisations...
Évidemment, ce n’est pas le cas pour nous : les valeurs de LML se traduisent dans les faits, au quotidien. Nous avons fait le choix de geler les tarifs et d’attendre la fin 2021 pour voir quel a été l’impact réel de la Covid. Avec un taux de redistribution dépassant les 81% sur nos contrats individuels et collectifs en 2020, nous pensons réellement que c’est la démarche la plus raisonnable, pour nos adhérents. Nous verrons alors quelles sont les économies réalisées, et comment en faire bénéficier nos adhérents (redistribution, augmentation des garanties, etc.)
C’est un choix éthique, et solidaire, face à la crise économique que nous vivons, que nous pourrons assumer grâce à nos assurés, qui nous font confiance, et peut-être bientôt vous aussi, qui nous lisez.